lundi 24 mars 2008

Actualité d'Henri Laborit


Le colloque "Actualités d'Henri Laborit", organisé par Graphein, aura lieu les 7 et 8 avril 2008.

102 avenue Gaston Roussel à Romainville (93230)
métro ligne 5 station R. Queneau
ouvert au public.

Ce colloque est présidé par Edgar Morin.


programme téléchargeable : ici


Seront présents :
Jacques Laborit, Claude Grenié, Jean-Francois Boussard, Patrick Coupechoux, Mathilde Vaudon, Bernard Weber, Roger Gay, Bernard Calvino, Marc Gentil, Séverine Massat.


L’objectif de ces journées est d’offrir une tribune à ceux qui (chercheurs, scientifiques, doctorants, cinéastes, biographes, anciens collaborateurs), perpétuent les travaux et les méthodes d’Henri Laborit (1914-1995), afin d’en dresser une cartographie actuelle. L’œuvre d’Henri Laborit est très largement méconnue dans sa dimension scientifique. Il est connu du grand-public pour ses ouvrages de vulgarisation essentiellement (Eloge de la fuite, Biologie et structure, La nouvelle grille, etc.) et sa participation au film d’Alain Resnais (Mon Oncle d’Amérique en 1981). Cependant, ce savant iconoclaste, chirurgien de la Navale, a ouvert des champs de découvertes dans des domaines extrêmement diversifiés (physiologie, psychiatrie, anesthésie-réanimation, neurophysiologie, urbanisme, pédagogie, etc.).

En partant, à la fin de la seconde Guerre Mondiale de l’étude des blessés choqués (maladie postopératoire et choc traumatique), il remet en cause une physiologie du milieu intérieur héritée de Claude Bernard, et s’engage dans une étude des phénomènes d’agression qui le conduiront à révolutionner l’anesthésie puis la psychiatrie. Mettant au point les techniques d’anesthésie potentialisée, l’anesthésie sans anesthésique et l’hibernation artificielle qui permirent, entre autre, les premières opérations à cœur ouvert, il s’engage avec Pierre Huguenard dans la mise au point de cocktails lytiques dont les éléments de base sont des antihistaminiques mis au point par Rhône-Poulenc.

L’utilisation de ces cocktails pour prévenir la maladie postopératoire, l’amène à observer un état de « désintéressement » des patients avant l’opération chirurgicale, qui le conduit à la découverte des qualités centrales du 4560 RP, le Largactil, le premier médicament neuroleptique. Cette découverte majeure, qui lui vaudra le prix Albert Lasker en 1957, entraînera Laborit dans une rupture avec les autorités scientifiques, le plaçant en marge tant du point de vue des sujets qu’il étudie, que de celui de la structure économique et juridique du laboratoire qu’il dirige à Boucicaut de 1958 jusqu’à sa mort, en 1995.

En quoi les techniques, découvertes, médicaments et méthodes heuristiques qu’il met en place seul ou en collaboration avec des chercheurs pluridisciplinaires, trouvent un écho dans les recherches actuelles ? Le « modèle » de son laboratoire nous offre-t-il un point de comparaison avec la manière dont les pouvoirs-publics envisagent l’innovation thérapeutique actuelle ? Une approche laboritienne de la connaissance, c’est-à-dire largement pluridisciplinaire, est-elle envisageable aujourd’hui ? Telles sont quelques-unes des questions qui seront abordées dans ces journées ouvertes au public.


programme téléchargeable : ici